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jeudi 2 décembre 2010

Olivier LECARPENTIER...

Entreprend-on d’étudier l’histoire de Honfleur pendant la première moitié du 19ème siècle, immanquablement revient le nom de LECARPENTIER : on l’a rencontré quand on a évoqué la raffinerie de sucre de Honfleur, on l’a retrouvé quand on a retracé le parcours d’Alfred LUARD !
Olivier LECARPENTIER, qui naît et est baptisé à Sainte-Catherine de Honfleur le 14 décembre 1888, appartient à une famille de robins. Son grand-père, Pierre LECARPENTIER, décédé en 1778, était Conseiller au Parlement de Normandie. Son père, Jacques LECARPENTIER, qui est né à Cricqueville en Auge (canton de Dozulé) en 1754, est lui-même avocat à Rouen lorsqu’il épouse, à Honfleur, le 14 août 1787, Françoise Marguerite BRUNEAUX, fille d’Olivier BRUNEAUX, négociant Honfleurais.
Ce mariage ne fait que renforcer l’ancrage à Honfleur des LECARPENTIER, puisque déjà le 23 janvier 1782 la sœur de Jacques LECARPENTIER, Marie-Madeleine LECARPENTIER épousait, à Sainte-Catherine, Armand COUDRE LACOUDRAIS, capitaine de navire et associé de l’une des plus importantes maisons de négoce de Honfleur.

Confronté, comme tous les avocats plaidant au Parlement de Normandie, à l’absolutisme Royal, Jacques LECARPENTIER se montre à l’unisson des membres du Tiers-état, qui font la Révolution de 1789 : Non content d’avoir participé à la rédaction du cahier de Doléances de Honfleur, en mars 1789, il est partie prenante de la mise en place des nouvelles institutions municipales, créées par l’Assemblée Nationale Constituante – Loi des 14/18 décembre 1789. Si Michel LACROIX-SAINT-MICHEL est réélu Maire le 19 février 1790, jacques LECARPENTIER, qui n’a pas réussi à se faire élire Officier Municipal, obtient le 23 février le poste de Procureur de la Commune. Appelé au Conseil Général du Département, LACROIX-SAINT-MICHEL sera remplacé le 15 novembre 1790 par Joseph-Nicolas-François CACHIN… CACHIN et LECARPENTIER seront facilement réélus en novembre 1791.
Après la Constituante de 1789, vient l’Assemblée Législative en 1791, puis la Convention en 1792, mais la Révolution dévore ses enfants : les Révolutionnaires de 1789 apparaissent bien tièdes en 1792 : CACHIN et LECARPENTIER perdent leurs postes aux élections municipales, qui ont lieu en décembre 1792. Battu, écrasé par HENRY, pour le poste de Procureur, LECARPENTIER refuse son élection à celui de Notable.

Hostile à l’extrémisme des Jacobins et aux violences révolutionnaires, Jacques LECARPENTIER se réfugie, avec femme et enfants, à Cricqueville. C’est là que grandiront Olivier et son jeune frère Bruno, qui est né en 1792. C’est là que Jacques LECARPENTIER, veillant à leur instruction, leur apprendra les vertus des idées libérales.
Juin 1800 semble marquer le retour sur le devant de la scène de Jacques LECARPENTIER : il est tout à la fois nommé Maire de Cricqueville et membre du Conseil Général du Département du Calvados. En vérité, Jacques LECARPENTIER, déjà malade, n’a guère d’influence, d’ailleurs il est remplacé, au Conseil Général, dès le mois de septembre 1801. Il meurt à Cricqueville le 30 novembre 1803 !

Que peut faire une mère veuve avec deux enfants à charge ? Pas question d’envoyer Olivier parfaire son éducation à Caen ou à Rouen, elle n’en a plus les moyens ! Elle décide de le confier à sa belle sœur, Marie-Madeleine COUDRE LACOUDRAIS née LECARPENTIER, contrainte de reprendre les affaires de commerce de son mari, Armand COUDRE LACOUDRAIS, mort le 2 décembre 1789. Elle-même pourvoira à l’éducation de son second fils Bruno, pendant que l’aîné, Olivier, s’initiera au négoce à Honfleur, auprès de sa tante et de son cousin germain, Armand-Nicolas COUDRE LACOUDRAIS, né le 10 octobre 1785.
Sous l’œil vigilant de dame LACOUDRAIS, les deux cousins, rivalisant de savoir faire, vont vite donner une nouvelle importance à leur maison de commerce. La levée du blocus continental arrive d’ailleurs au bon moment pour favoriser leur essor !

Leurs talents sont rapidement reconnus : Armand-Nicolas COUDRE LACOUDRAIS est nommé Maire de Pennedepie le 18 janvier 1814, tandis que Olivier LECARPENTIER devient Conseiller Municipal de Honfleur le 4 juin 1817.
Dans le même temps, ils accèdent au Tribunal de Commerce de Honfleur. Il faut avoir 30 ans pour pouvoir être élu Juge au Tribunal de Commerce ? D’abord Juge suppléant, Olivier LECARPENTIER est élu Juge titulaire le 20 décembre 1819. Il sera de nouveau élu le 17 novembre 1824 et encore le 16 janvier 1828. Il siège au Tribunal de Commerce en même temps ou alternativement avec son cousin et associé COUDRE LACOUDRAIS, qui est même Président du Tribunal de 1826 à 1829 et qui le sera encore en 1831...
Rien ne se fait plus à Honfleur, sans qu’ils en soient informés ou sans qu’ils y participent. C’est qu’en vérité leur entreprise a pris une nouvelle extension, après la création et le développement de la Raffinerie de sucre, à partir de 1824…
Veut-on une autre preuve de leur réussite ? Si COUDRE LACOUDRAIS a épousé la fille d’un riche notaire Parisien Jean-Baptiste POISSON, Olivier LECARPENTIER s’est mariée à Rouen le 16 janvier 1818 avec Louise LE COUTEULX de VERCLIVES. Née à Rouen le19 avril 1795, cette dernière appartient aussi à une famille de robe, qui a fourni conseillers et avocats au Parlement de Rouen, son grand-père a été Maire de Rouen en 1773, elle cousine aussi avec les FOACHE du Havre et avec les BEGOUEN DEMEAUX. Nul doute que ce mariage doit beaucoup au souvenir laissé à Rouen par Pierre et Jacques LECARPENTIER ; nul doute aussi que la fortune de Olivier LECARPENTIER a facilité les choses !
Olivier LECARPENTIER n’est finalement encore qu’un Notable parmi d’autres Notables, assurément il fera fructifier sa fortune, peut-être deviendra-t-il Président du Tribunal de Commerce… Pour l’heure ses interventions au Conseil Municipal sont rares, il est même en procès avec la Ville, tout comme un autre Notable LACHEVRE, pour un litige de captation des eaux de source.
Ce qui va donner un coup d’accélérateur à sa carrière, c’est la mort le 14 novembre 1829 du député libéral de la circonscription de Lisieux, Nicolas VAUQUELIN. François GUIZOT, l’un des chefs du parti constitutionnel, qui vient d’atteindre l’âge légal pour pouvoir être candidat, décide alors, bien qu’étranger au Pays d’Auge, de se présenter.
Soutenu par LA FAYETTE et par le duc de BROGLIE ; patronné par les députés de l’Eure BIGNON et DUPONT de L’EURE, il obtient, par eux, l’aide de l’historien de Lisieux, Louis DUBOIS, lequel persuade sans peine ses amis Louis NASSE, banquier à Lisieux, THOURET, fils du célèbre Constituant de Pont-l’Evêque, et enfin Olivier LECARPENTIER, de donner leur concours.
Notre Honfleurais, apparemment bien pensant jusqu’alors, mais en réalité naguères imprégné des idées constitutionnelles de 1789 par son père, se transforme, d’un coup, en agent électoral du Libéralisme. Accompagné de son ami Armand LEBRUN, il parcourt le Pays d’Auge en tous sens, de Honfleur à Dives, et de Pont-l’Evêque à Dozulé, persuadant et enrôlant ici et là nombre de ses amis et relations commerciales ou consulaires.
Finalement, les 23 et 24 janvier 1830, sans avoir mis les pieds ni à Lisieux, ni à Pont-l’Evêque, ni à Honfleur, GUIZOT obtient 281 des 446 suffrages exprimés, laissant loin derrière les 4 candidats réactionnaires ! Dès lors, c’est au Parlement, et plus seulement dans la presse ou dans les salons, qu’il lutte contre le ministère POLIGNAC… Les élections générales des 23 et 24 juin 1830 viendront conforter la majorité de GUIZOT dans la circonscription de Lisieux. Et au final, les opposants qui étaient 221 en mars 1830, se retrouvent à 274, contre 145 Ministériels.
On connaît la suite : les « Trois Glorieuses », la fuite du roi CHARLES X, l’installation de LOUIS-PHILIPPE, la constitution d’un nouveau ministère !
François GUIZOT, nommé Ministre de l’Intérieur le 1er août 1830, ne va pas se montrer oublieux des services rendus lors de ses campagnes électorales : NASSE sera tout simplement nommé Sous-préfet de Lisieux le 6 août 1830. Et: LECARPENTIER obtiendra la Mairie de Honfleur !

La Révolution, à Honfleur, s’est passée en douceur: réfractaire aux idées nouvelles, le maire en place depuis le 8 août 1821, Gentien LECHEVALLIER-LEJUMEL, donne sa démission le 3 août 1830, en invoquant et son grand âge et l’inertie du Conseil Municipal, où il ne trouve personne pour le seconder. Plus de Maire, pas d’adjoints ? Le Conseil Municipal élit immédiatement en son sein une Commission Municipale exécutive de 5 membres : LECARPENTIER, LEBRUN, LAMARE-PICQUOT, LACHEVRE et GUERARD, sont élus parce qu’on les sait favorables à la Révolution Parisienne!
Dès le 8 août, GUIZOT assoit le pouvoir de LECARPENTIER en faisant signer au nouveau Roi sa nomination de Maire de Honfleur. Et le 26 août, LECARPENTIER fait voter en Conseil Municipal une Adresse au Roi : »Nous avions juré fidélité à CHARLES X et obéissance à la Charte octroyée par son auguste frère, nous n’avons pas trahi notre serment. La branche aînée, en manquant….a rompu les liens qui nous unissaient à elle. Le trône auquel la volonté nationale a appelé un prince digne de l’occuper, et la Charte Constitutionnelle son principal appui, nous garantissent à jamais la prospérité de la France. Comptez, Sire, sur notre inviolable fidélité. »
Quant à LEBRUN, GUIZOT obtient du Ministre de la justice, DUPONT de L’EURE, qu’il soit nommé Juge de Paix. Et bien qu’ayant quitté le Ministère le 2 novembre 1830, il veillera encore à ce que LEBRUN soit l’un des 24 membres du nouveau Conseil Général du Département mis en place par l’Ordonnance Royale du 27 janvier 1831 !

Maire de Honfleur par la volonté du Roi et de GUIZOT, Olivier LECARPENTIER, qui lors de sa prise officielle de fonction le 22 septembre 1830, indiquait sa préférence pour le caractère électif du mandat municipal, ne peut qu’accueillir de façon favorable la nouvelle loi municipale du 22 mars 1831 :
Même si le Maire et les Adjoints restent nommés par le pouvoir royal, du moins sont ils pris parmi les Conseillers Municipaux, eux-mêmes désormais élus pour 6 ans, et renouvelables par moitié tous les 3 ans.
En fonction du nombre de ses habitants, Honfleur est divisée en 3 sections, qui éliront au total 23 Conseillers Municipaux :
- - Section de l’Est : comprend les Bassins, la rue Chaussée coté Nord, la rue des Buttes coté Est, la Place et la rue Saint-Léonard, la Charrière Saint-Léonard, le chemin des Longchamps, Le Petit-Saint-Pierre, les Monts de Gonneville, les rues Bourdet, Bosquet, Coupée, Pestel, aux Châts, Vannier, la rue de la Ville.
- - Section du Centre : comprend la place de l’Obélisque, les rues Brulée, Boudin, de la Bavolle, de la Foulerie, du Dauphin, des Prés, de la Chaussée coté Sud, des Buttes coté Ouest, d’Orléans, Saint-Nicol, les Moulineaux .
- - Section de l’Ouest : comprend la Lieutenance, les quais Sainte-Catherine et de la Planchette, le chemin de grève, la place de la Grande Fontaine, les rue Haute, de l’Homme de Bois, des Capucins, de Grâce, de l’Hôpital, Neuve, Varin, Boullart, Boulanger, Barbel, des Lingots, du Neubourg, Bucaille, du Puits, des logettes, la place Sainte-Catherine.
-
Olivier LECARPENTIER choisit de se présenter dans la section de l’Est, tandis que ses 2 adjoints, Pierre LECERF et Augustin HAMELIN-POSTEL se présentent dans la section de l’Ouest. En novembre, tous trois sont facilement élus, alors qu’Armand LEBRUN échoue dans la section du Centre, où COUDRE LACOUDRAIS, jusqu’alors Maire de Pennedepie se fait aussi élire!
La Municipalité sortante, légitimée par l’élection, est confirmée par l’Ordonnance Royale du 9 mars 1832.
Une autre Ordonnance Royale vient encore renforcer le pouvoir d’Olivier LECARPENTIER : le 11 mai 1832, il est nommé Conseiller Général, en remplacement de son ami Armand LEBRUN, décédé le 1er février 1832, à moins de 39 ans !
Mais voici que la Loi du 22 juin 1833 établit également le principe de l’élection des Conseillers Généraux : Olivier LECARPENTIER décide de solliciter les suffrages des électeurs censitaires.
L’élection cantonale de Honfleur a lieu le 12 novembre 1833 : élection sans enjeu, puisque le seul candidat opposé à LECARPENTIER, c’est son cousin et associé COUDRE LACOUDRAIS, tout prêt à se désister si nécessaire. LECARPENTIER l’emporte au second tour par 47 voix contre 32 ! Moins de la moitié des électeurs ont participé à l’élection ! Il faut noter que le lendemain de cette élection, Raoul LACHEVRE est élu à l’un des 2 sièges de Conseiller d’Arrondissement.
Arrivent les élections municipales de novembre 1834 : Olivier LECARPENTIER fait partie de ceux qui sont soumis à réélection ! Il choisit, cette fois, de se présenter dans la section de l’Ouest, et n’est réélu, petitement, qu’au second tour !
Peu après, l’Ordonnance Royale du 18 février confirme son élection au poste de Président du Tribunal de Commerce …Le 4 mai 1835, il annonce en Conseil Municipal qu’il vient de prêter serment comme Président du Tribunal de Commerce et qu’en conséquence de l’incompatibilité, à ses yeux, des 2 fonctions, il a décidé d’abandonner le poste de Maire !
TARGET, Préfet du Calvados, qui est un fidèle de GUIZOT, demande alors à LECARPENTIER qui il verrait pour le remplacer. LECARPENTIER recommande son ami LACHEVRE. Raoul LACHEVRE sera nommé Maire de Honfleur le 15 juin 1835 !

Quelle mouche a ‘piqué’ Olivier LECARPENTIER ? Le Tribunal de Commerce a beau avoir quelque attrait, il y a surtout qu’il est mortifié de sa médiocre réélection, et que les querelles incessantes au sein du Conseil Municipal l’agacent ! Peut-être ressent-il aussi le besoin de consacrer plus de temps à ses affaires de commerce !
Homme paisible, Olivier LECARPENTIER goûte véritablement la sérénité retrouvée. Il peut enfin s’occuper de ses deux enfants : Barthélémy, né à Rouen le … 1818 et Mathilde, née à Honfleur le 27 janvier 1820. Il va pouvoir parfaire l’éducation de Mathilde et guider l’initiation au commerce de Barthélémy, jusqu’alors confié à la bienveillance des LACOUDRAIS.
Trop courts moments de repos et de bonheur: Olivier LECARPENTIER enregistre, avec douleur, le décès le 16 janvier 1836 de sa tante Marie Madeleine COUDRE LACOUDRAIS, et pas moins par celui de sa mère, à Cricqueville, le 13 décembre 1837…


Simple Conseiller Municipal, il se représente à l’élection cantonale du 10 décembre 1836 : cette fois, un autre Conseiller Municipal, Georges-Marie de PRACOMTAL lui est véritablement opposé. LECARPENTIER triomphe par 68 voix contre 17, preuve que son autorité n’est pas encore vraiment remise en cause.
Président du Tribunal de Commerce en 1835 et 1836, il laisse la place pour 1837 à BOIVIN, mais la mort de ce dernier lui permet de retrouver le poste le 1er février 1838. De nouveau remplacé le 9 janvier 1840, par le banquier BENARD, il réintègre la Présidence pour 2 ans le 14 mai 1841, sera réélu en 1843, et quittera ce poste le 4 juillet 1845, d’ailleurs au profit de Victor-François DUBOURG, neveu de COUDRE LACOUDRAIS et aussi associé de la société « LECARPENTIER LACOUDRAIS et Cie ».
Entre temps, le 3 juin 1840, notre bonhomme a eu la satisfaction d’être réélu Conseiller Municipal, par la section de l’Ouest, dès le 1er tour.

Comment alors expliquer l’échec de LECARPENTIER aux cantonales du 10 décembre 1845 ? Tout simplement parce que celui qui est Maire de Honfleur depuis mai 1835, Raoul LACHEVRE, par ailleurs réélu Conseiller d’arrondissement le 26 septembre 1839, décide, contre toute attente, de présenter aussi sa candidature! A la surprise générale, LACHEVRE l’emporte par 99 voix contre 65 à LECARPENTIER ! Les électeurs se sont déplacés en plus grand nombre, puisqu’il y avait vraiment enjeu ! Mais peut on parler de surprise ? LACHEVRE s’impose, parce qu’il est tout simplement le Maire de Honfleur ! En 33 élections cantonales de 1833 à nos jours, 28 fois le Maire de Honfleur est candidat et 23 fois il est vainqueur, le taux de réussite est de 82%. Evidemment, c’est un paramètre, incontestable, que LECARPENTIER ne connaissait pas en 1845 !

LECARPENTIER reste certes influent en raison de sa position sociale, mais il n’a plus de fonction officielle, hormis celle de simple Conseiller Municipal de Honfleur! A première vue, son avenir municipal est incertain …d’autant qu’il a maintenant de solides adversaires au sein du Conseil, par exemple l’avocat THURY ou le médecin BOURDEL, sans compter ‘l’ami’ LACHEVRE, bien décidé à le marginaliser!
En réalité, LECARPENTIER ne pas tarder à ‘rebondir’ : A Paris, GUIZOT, devenu fin 1840 le principal Ministre de LOUIS-PHILIPPE, perçoit la défaite de LECARPENTIER comme un affront fait à sa propre personne, tout le monde sait son amitié pour LECARPENTIER, tout le monde sait ce qu’il doit à LECARPENTIER…Il ne sera pas dit qu’il le laisse tomber, alors que par exemple il a fait maintenir Louis NASSE à la Sous-préfecture de Lisieux !.. Par ordre de DUCHATEL, Ministre de l’Intérieur, BOCHER, Préfet du Calvados, , incite LACHEVRE à présenter sa démission de Maire de Honfleur, lui reprochant en quelque sorte de s’être présenté au Conseil Général, alors qu’il était convenu, de façon implicite, qu’il ne se présenterait pas contre LECARPENTIER, puisqu’il lui devait d’être devenu Maire !
LACHEVRE, craignant d’être révoqué, obtempère ! LECARPENTIER est donc officiellement nommé Maire de Honfleur le 29 mars 1846. Mais LACHEVRE va refuser de recevoir son serment. Le Préfet doit prendre un Arrêté chargeant le second adjoint sortant Louis CORSET de la cérémonie.
A cette occasion, le 11 avril 1846, Olivier LECARPENTIER sent l’obligation de s’expliquer : »Je n’avais pas renoncé aux fonctions de Maire en 1835 à dessein de les reprendre onze ans après. Si je les accepte aujourd’hui, ce n’est pas qu’elles soient devenues plus séduisantes pour moi. Je m’y résigne comme à un devoir pénible qu’il me faut remplir, et auquel je ne peux me soustraire sans manquer à ce que la haute administration a le droit d’attendre de moi et sans amoindrir l’appui que j’ai toujours donné au système politique qui dans ma profonde conviction peut seul faire le bonheur de mon pays ». Il prend soin d’indiquer aussi qu’il n’aurait pas accepté sa nomination s’il n’avait été certain de la sympathie de l’ensemble du Conseil Municipal et du concours de ses deux adjoints MANNEVILLE et LECERF !
Le 5 mai 1846, voulant sans doute mettre du baume au cœur de LACHEVRE, il fait voter la délibération suivante : » Le Conseil Municipal, prenant en considération les soins assidus et intelligents que Mr. LACHEVRE a donné aux intérêts de la Ville pendant les onze ans qu’ont duré ses fonctions de Maire, lui vote des remerciements ». Des remerciements certainement, mais seulement protocolaires !

Remis au premier rang par la volonté de GUIZOT, Olivier LECARPENTIER aborde le renouvellement de son mandat de Conseiller Municipal sans crainte. Les élections ont lieu du 11 au 21 août 1846, en commençant par le vote de la section du Centre. C’est là que LECARPENTIER, changeant une nouvelle fois de circonscription, mais n’habite-t-il pas Cours d’Orléans, décide de se présenter; il y est facilement réélu, en même temps que Pierre LECERF, tandis que MANNEVILLE est réélu dans la section de l’Ouest.
Veillant à ramener la concorde au sein du Conseil, il profite de la mort de son ami LECERF le 24 décembre 1846 pour proposer et donner son poste d’adjoint à Louis CORSET, qui a été l’adjoint de LACHEVRE !

La vie municipale a repris son cours, quasi vide de tout fait d’importance ! On sait que le Maire dispose de l’appui indéfectible de GUIZOT et que seules sa non réélection ou sa démission pourraient lui faire quitter la Mairie !

Ce qui va encore une nouvelle fois modifier le paysage politique Honfleurais, ce sont les événements parisiens de février 1848. Alors que croissait l’opposition dans le pays et à la Chambre des Députés, GUIZOT n’a su que se raidir dans son refus obstiné de toute réforme. Son renvoi par le roi, le 23 février, intervient au plus mauvais moment et convaint les émeutiers de la faiblesse du Pouvoir...Tout s’écroule comme un château de cartes et la République est proclamée !
Dans leur fuite éperdue, LOUIS-PHILIPPE et sa famille se réfugieront à Honfleur, plus exactement, Côte de Grâce, dans un Pavillon appartenant à M. de PERTHUIS, dans l’attente d’un embarquement à Trouville.

Comme en 1830, le changement de Régime se fait sans heurts. Le 29 février 1848, Olivier LECARPENTIER fait voter en Conseil Municipal la motion qui suit : « Dans les circonstances graves dans lesquelles la France se trouve placée, les bons citoyens de toutes les opinions doivent jeter un voile sur le passé et ne songer qu’aux grands intérêts de la Patrie. Serrer les rangs autour du nouveau gouvernement et lui donner l’appui et la force dont il a besoin pour obtenir l’Ordre et la Concorde au-dedans, une paix honorable avec l’Europe, tel est le premier devoir de tous les bons Français, tel est le sentiment dont le Corps Municipal est pénétré ! »
GUIZOT peut bien s’enfuir en Angleterre le 1er mars 1848, Olivier LECARPENTIER, comme tous les Notables Honfleurais, se rallie sans peine à la République : Le nouveau pouvoir a nommé une Commission Municipale Provisoire, le 5 mars 1848, son Président, Mathias ULLERN, négociant en bois et courtier maritime, a de quoi rassurer ! Républicain ? Oui, mais pas ‘Partageux’ ! Si certains ont pu craindre pour leurs biens ou pour leur personne, tel LACHEVRE, tous sont définitivement rassurés après la répression du mois de juin !

Les élections municipales du 1er août 1848 montrent bien que la République n’a rien bouleversé du cours des choses : si le passage du suffrage censitaire au suffrage universel quintuple le nombre des électeurs, les noms des élus ne sont guères différents : sur les 14 sortants qui sont candidats, 9 sont réélus : si FAROULT, adjoint de ULLERN arrive en tête avec 1295 voix, si ULLERN et DELARUE, autre adjoint, sont élus avec 887 et 798, on chercherait en vain d’autres républicains purs et durs parmi les élus ! Les 7 autres membres de la Commission Municipale Provisoire ont été battus. Mais LECARPENTIER (740 voix), tout comme LACHEVRE (851 voix), ont été élus au 1er tour !
Le Préfet AVRIL peut bien confirmer la Municipalité ULLERN le 19 août 1848, l’opinion honfleuraise n’est pas prête à franchir le pas ! Les élections cantonales des 27 et 28 août 1848 le confirment : LACHEVRE bat de 115 voix ULLERN : 1127 contre 1012 ! LECARPENTIER a refusé, malgré nombres de sollicitations, de se mettre sur les rangs : modestie ou peur d’affronter son adversaire de 1845 ?

On connaît la suite : se sentant désavoué, lors de l’élection présidentielle de décembre 1848, par l’électorat honfleurais, qui donne une très forte majorité à Louis-Napoléon BONAPARTE, ULLERN remet sa démission le 29 décembre 1848.
LACHEVRE ayant été nommé Sous-préfet de Lisieux le… 1849, Olivier LECARPENTIER décide de repartir à la bataille. Il retrouve sans difficulté un siège de conseiller général le 10 mars 1849, en battant facilement ULLERN, 1166 voix contre 450 !
Et aussitôt, le 22 mars 1849, le voici nommé une nouvelle fois Maire de Honfleur ! Le 31 mars, le Sous-préfet de Pont-l’Evêque, MELIOT, procède à son installation officielle. Olivier LECARPENTIER dit alors, en quelques, sa vision de la politique : »Je reprends les fonctions de Maire avec la conviction que l’administration municipale est une administration de famille. Il ne suffit pas à celui qui s’en charge de conduire avec zèle ce qu’il a de capacités au bien-être de ses concitoyens, il faut encore qu’il soit soutenu, encouragé par leur affection ou du moins leur estime et leur approbation «. Et d’insister ensuite sur l’importance pour lui d’avoir à ses cotés deux adjoints de qualité : Alfred LUARD et Léon-Charles LEMONNIER-DUBUC ! Et de terminer en rendant un hommage appuyé à Mathias ULLERN, Maire de Honfleur, désintéressé, impartial et efficace en des mois de grands bouleversements !

Maire de Honfleur pour la troisième fois, Olivier LECARPENTIER ne se conduit pas différemment des deux premières : autant il a pu se montrer audacieux dans ses affaires personnelles, autant dans les affaire municipales il se montre d’abord prudent dans la dépense, évitant tout sujet qui pourrait faire polémique: on chercherait en vain de grandes réalisations dont il soit à l’origine ! Même la construction de La Mairie, dont il a posé la première pierre le 6 mai 1832, a été décidée le 10 octobre 1929. A peine notera-t-on la création d’une salle d’asile, cours d’Orléans, en 1835 ! Le vote de l’éclairage des rues par le gaz en mars 1846 ne sera pas suivi d’effet !... Olivier se préoccupe surtout des intérêts du port et du commerce : trouver de l’argent auprès du Département pour lutter contre l’envasement…et faire des démarches à Paris pour obtenir la création d’une Chambre de Commerce !
C’est là sa grande œuvre, prête d’aboutir fin 1847, mais retardée par la Révolution de 1848, mais enfin créée par les Décrets des 16 juin 1848 et 18 août 1849. Le dernier grand succès de LECARPENTIER, c’est l’accession à la Présidence de la Chambre de Commerce de Victor-François DUBOURG, neveu du complice de toujours Nicolas-Armand COUDRE LACOUDRAIS…
Finalement, après avoir assisté à la session du Conseil Général à Caen du 25 août au 12 septembre 1851, session où il est longuement intervenu pour, au titre de la commission des travaux publics dont il est membre, pour préserver les crédits destinés au port de Honfleur, Olivier LECARPENTIER meurt brutalement le 13 septembre ! Il sera enterré le 18 septembre au milieu des louanges unanimes, de droite comme de gauche ! Mais peut-il en être autrement quand celui qui disparaît a tant compté dans la vie d’une ville et pendant tant de temps !

Aussi l’étonnement peut être que rien de nos jours ne rappelle le souvenir d’Olivier LECARPENTIER !

Sur le moment, son successeur à la Mairie, Alfred LUARD, ne manque pas une occasion de se recommander de son exemple, et va jusqu’à offrir un siège de conseiller municipal à son fils Barthélemy, d’ailleurs en vain !
On parle encore d’Olivier LECARPENTIER, quand décède, le 20 février 1853, sa veuve, née LE COUTEULX de VERCLIVES, et quand décède, le19 octobre 1857, Barthélemy LECARPENTIER, qui était membre de la Chambre de Commerce depuis le 21 juin 1856 !
Les dernières mentions dans la presse du nom LECARPENTIER, sont à propos du décès de sa fille Mathilde le 20 octobre 1900, mais la presse met alors l’accent sur le fait qu’ayant épousé Emile SOREL le 20 septembre 1841, elle était la mère d’Albert SOREL, Académicien Français célèbre pour son histoire diplomatique de la Révolution Française.

Dansl’imaginaire Honfleurais, les Arts et Lettres prennent donc la place du Commerce ! Consciemment ou inconsciemment, la mémoire Honfleuraise finit par exalter les noms de SOREL, de ALLAIS ou de BOUDIN, alors qu’elle préfère oublier ceux de LECARPENTIER, des LACOUDRAIS ou des LION …



Sources : -Etat-civil de Honfleur.
-Délibérations municipales de Honfleur.
-Journaux locaux.
-Procès-verbaux d’élection, Archives Départementales série M.
-Etat-civil de Cricqueville en Auge.




Didier Jourdan

CONCERTS...

Le vendredi 3 décembre à 21 heures en l'église Sainte Catherine, la pianiste japonaise Saori SATO interprétera plusieurs oeuvres de Bach à l'orgue. Entrée : 10 euro au profit de la restauration de la chapelle de l'hôpital.

Le samedi 4 décembre à 17 heures en l'église Saint Léonard, la chorale anglaise "Newent Scottish Singers" interprétera plusieurs chants de Noël, allant du XVème au XXème siècle. Entrée : 5 euro au profit de la restauration de la chapelle de l'hôpital.

Photo...

Les écuries des Marronniers. Elles se trouvaient près du château des Marronniers qui fut détruit en 1975 pour faire place à des logements sociaux.

Bulletin...

Le bulletin N°56 est paru. Il traite entre autres de Jacques Félix HAMELIN, de l'office de tourisme de Honfleur, et de la population du canton de Honfleur.

lundi 6 septembre 2010

Manifestations estivales...

Au cours de l'été, plusieurs concerts ont eu lieu au profit de la restauration de la chapelle de l'ancien hôpital.

- Jean Jacques BRESSON, accompagné de son neveu Hervé HERSANT a conquis un auditoire nombreux, en interprétant entre autres "Je suis né à Honfleur"...
- Mickaël GABORIEAU, organiste de la basililque Saint Sernin de Toulouse, a offert un concert d'orgue autour de Jean Sébastien Bach.
- La chorale "Voice Versa", quatuor anglais, ont interprété plusieurs morceaux de Mendelsohn à Gershwin en passant par Fauré.
- L'ensemble danois Haydn Delight accompagné du baryton Erlend Tyrmi a enchanté le public avec des airs de Haydn, Brahms et Schubert.

Parallélement, une exposition d'enluminures contemporaines a eu lieu du 10 juillet au 29 août, exposition qui a connu un franc succès. 4600 visiteurs ont été enregistrés.

Photo...

Vient de paraître...



Marie-Josèphe Bonnet, Les voix de la Normandie combattante - Été 194, Éditions Ouest-France, 2010. ISBN : 978-2-7373-5079-5.
Voici réunis pour la première fois une soixantaine de documents inédits rédigés par des FFI, des résistants ou de simples témoins, sur leur action durant la bataille de Normandie. C’est une histoire bien différente de l’histoire officielle que nous racontent ces paysans, ces notables, artisans, mères de famille, instituteurs, gendarmes ou curés de village, telle qu’ils l’ont vécue de l’autre côté de la ligne de front, au cœur de la puissance ennemie et sous les bombes anglo-américaines. Pourquoi la résistance s’est-elle trouvée si désarmée à la veille de la libération ? Pourquoi a t-elle été ignorée si longtemps par les Alliés, quel est son rôle exact dans les opérations et surtout, comment a –t-elle pris en main son destin, c’est ce que nous racontent ces récits passionnants, animés tout à la fois par la fierté de combattre pour sa liberté, la peur et le chagrin devant les morts et les destructions. À travers les questions qu’ils soulèvent, on se rend compte que la Normandie ne fut pas seulement le territoire où s’est jouée la victoire militaire sur le nazisme. Elle est aussi un terrain d’affrontement politique entre les alliés anglo-américains et la France combattante du général de Gaulle qui lutte pour retrouver sa souveraineté et sa grandeur.

Marie-Josèphe Bonnet est originaire du Pays d’Auge. Docteur en histoire, historienne d’art, écrivaine et conférencière, sa thèse, « Les relations amoureuses entre les femmes du XVIe au XXe siècle » , a été plusieurs fois rééditée. Elle a publié récemment aux éditions de La Martinière « Les femmes dans l’art », et chez Odile Jacob « Les femmes artistes dans les avant-gardes ». Elle travaille actuellement sur la période de l’Occupation, tout en poursuivant ses recherches sur l’art et le féminisme.

jeudi 10 juin 2010

CONCERT...

Un concert d'orgue au profil de la restauration de la chapelle de l'ancien hôpital de Honfleur,aura lieu le samedi 31 juillet en l'église de Sainte Catherine de Honfleur...

EXPOSITION...


Du 10 juillet au 15 aoùt, une exposition d'enluminures se déroulera à la chapelle de l'ancien hôpital, place Jean De Vienne.
Benoit Cazelles, enlumineur contemporain, présentera ses oeuvres.

INAUGURATION VENDREDI 9 JUILLET A 18H.

Entrée libre.

PROMENADE DECOUVERTE, SUITE...


Le 30 mai dernier une vingtaine de membres de l'association se sont retrouvés devant l'église de Fourneville. Après une visite commentée de l'église par le maire, M. Jean-Marie Delamare, ils ont pu découvrir le bourg,le manoir des Hunières,les quartier des Parquets et de Troussebourg, les petits chemins pittoresques de cette commune du Nord Pays d'Auge.
Aprés un pique-nique fort apprécié, nous avons poursuivi la promenade vers le Theil en Auge.

Forum généalogique...


"Racines de Honfleur" était présent au rassemblement généalogique de Caen, le 22 mai dernier.
Ce rassemblement était organisé par le CEGECAL et l'UCGHN.
Ce fut pour notre association l'occasion de nouer de fructueux contacts...
Plus de détails dans le prochain bulletin de "Racines de Honfleur" du mois de juillet...

CONCERT A LA CHAPELLE...

Le 19 juin à 20h30, Jean-Jacques BRESSON donnera un concert à la Chapelle de l'ancien hôpital, place Jean de Vienne.
Il sera accompagné par son neveu Hervé HERSANT, au synthétiseur.
Entrée: 5 euro, au profit de la restauration de la chapelle.

lundi 3 mai 2010

CHAPELLE...


Le concert de la chorale EUROPA 2000 co-organisé par notre association a connu un vif succés. Les personnes présentes ont eu le plaisir de chanter avec les choristes.

Aprés le concert, nous avons eu la joie, et surtout la surprise, de recevoir en cadeau, pour la chapelle, une magnifique icône représentant une Vierge à l'enfant.

jeudi 22 avril 2010

EXPOSITION


Du 10 juillet au 15 aoùt, une exposition d'enluminures se déroulera à la chapelle de l'ancien hôpital, place Jean De Vienne.
Benoit Cazelles, enlumineur contemporain, présentera ses oeuvres.
Entrée libre.

HISTOIRE LOCALE..


Georges Bréhier ou la mairie par quiproquo.

Grande est la surprise des Honfleurais, quand Georges BREHIER, médecin certes de bonne renommée, est élu Maire par le Conseil Municipal le 17 mai 1929 : ce n’est pas lui qui menait la liste des candidats sortants, et pas un instant, au cours de la campagne électorale, n’a été évoquée l’éventualité que le Maire en poste, Joseph RAULT, puisse renoncer !
Pourquoi ce coup de théâtre? Et pourquoi Georges BREHIER ?

Il y a que Joseph RAULT, modeste 4ème Adjoint en 1925, est seulement devenu Maire le 23 février 1929, ayant alors remplacé Georges BRODELET, mort le 19 janvier.
Il y a surtout que le microcosme politique honfleurais se cherche un Maire de poids, afin d’essayer de reprendre le siège de Conseiller Général, perdu en octobre 1928 par BRODELET face au docteur DEBEYRE , Maire d’Ablon.
BREHIER est bien celui qu’il faut : il est médecin, comme DEBEYRE . Il est populaire, comme DEBEYRE : c’est lui qui, avec 1168 voix sur 1488 votants, est arrivé en tête de tous les candidats le 5 mai. Il dispose, mieux que DEBEYRE, d’un beau ‘carnet d’adresses.
Mais ceux qui élisent Georges BREHIER Maire le 17 mai 1929, le connaissent-ils bien ? Ont-ils bien mesuré la portée de leur vote ?


Il voit le jour le 20 septembre 1873, à Brest (29) où son père, Léon-Victor BREHIER, natif de Villedieu (50) est professeur au collège. Sa mère, Emilie-Louise, fille d’un notaire,Désiré-Louis FAQUE est née aussi à Brest.. Georges a un frère aîné, Louis, né à Brest également, le 8 août 1868. Un frère cadet, Emile, naît le 12 avril 1876 à Bar-le-Duc (55) où le père a été nommé Principal.
Bientôt la famille sera à Paris, car Léon-Victor BREHIER, agrégé de Grammaire en 1874, a été appelé à la tête du lycée JANSON-DE-SAILLY, rue de la Pompe… Contrairement à ses frères qui font des études littéraires, le premier sera agrégé d’histoire en 1892 et le second agrégé de philosophie en 1900, Georges fait médecine : Il obtient ses diplômes en 1899 et devient immédiatement médecin à l’hôpital d’Orbec.
Il épouse à Paris le24 avril 1900 la fille d’un bijoutier de l’avenue de l’Opéra, Suzanne CHEREAU, née le 19 janvier 1876 (75001), dont il aura trois enfants, Jeanne (1901), Pierre et Jean (1903).
Il est élu conseiller municipal, le 20ème sur 21, en 1904. Réélu en 8ème position le 10 mai 1908, il quitte pourtant Orbec en octobre 1909 pour ouvrir un cabinet à La-Rivière-Saint-Sauveur, où il gagne vite une réputation d’accoucheur hors pair. En 1910, il devient responsable de l’Assistance aux Nourrissons de la Rivière-Saint-Sauveur, fonction qu’il remplira jusqu’en 1947.
La Guerre de 14-18, où il côtoiera journellement la misère, la douleur et la mort, le marquera durablement : d’abord aide major, il est ensuite médecin-chef de train sanitaire, et enfin aide chirurgien de l’Ambulance Chirurgicale Automobile n° 16, auprès du chirurgien chef Georges DUHAMEL, qui obtiendra le Prix GONCOURT en 1918, et qui sera élu à L’Académie Française en 1935. BREHIER et DUHAMEL resteront en relation toute leur vie !

6 mars 1919 : Tout en continuant provisoirement de donner des consultations, le samedi, à La Rivière-Saint-Sauveur, Georges BREHIER transporte son domicile et son cabinet, à Honfleur, 1 rue de Grâce (aujourd’hui rue Delarue-Mardrus).
1920 : il s’installe définitivement au 44 de la rue des Capucins, dans la maison natale de Lucie Delarue-Mardrus, qui appartient à l’Hôpital…C’est un médecin au diagnostic sûr : il se taille rapidement une large clientèle, tant parmi la bourgeoisie que dans le menu peuple…Il est aussi médecin adjoint à l’Hôpital, où il prend en charge le dispensaire anti-tuberculeux …
Il n’est donc pas surprenant que des émissaires du Conseil Municipal viennent solliciter Georges BREHIER fin janvier 1929, bien qu’il ne puisse, quoique d’esprit laïc, être classé à gauche. Après deux de ses adjoints, GUILLOT et ROUGERIE, après deux conseillers municipaux, COURTOIS et RICHAUD, le maire, BRODELET, vient de mourir. Des Municipales partielles, pour 5 sièges, doivent avoir lieu le 17 février. Surchargé de travail mais aussi soucieux de l’intérêt général, Georges BREHIER accepte finalement de poser sa candidature.
L’élection n’est qu’une formalité, puisque personne ne s’oppose aux 5 candidats proposés par le Conseil Municipal en place. La seule surprise, s’il y en a une, c’est que c’est Georges BREHIER qui arrive en tête: il recueille 831 suffrages sur 962 votants (2012 inscrits). Le résultat est flatteur pour BREHIER et donne des idées à une Municipalité quelque peu désemparée depuis la défaite et la mort de BRODELET. N’est-il pas l’homme providentiel qui pourrait reprendre la barre et sauver le navire ?
Dans un premier temps et fort logiquement le Premier Adjoint, Joseph RAULT devient Maire et MORTIER, BANSSE, BERNIER et RANGUEN sont élus adjoints. Pour confirmer que le Conseil Municipal reste à gauche, le nouveau Maire déclare : « Je n’oublie pas que si je suis appelé à cette haute fonction, je le dois à la classe ouvrière qui m’a fait l’honneur de me désigner comme son représentant. »
Viennent les élections Municipales générales. La popularité de Georges BREHIER se confirme, il est une nouvelle fois devant. La Municipalité élue le 23 février revient solliciter Georges BREHIER : Dans la précipitation, elle lui offre de prendre le poste de Maire. Surprise et objections de l’intéressé, congratulations des solliciteurs, tout à leurs petits calculs électoraux. Nouvelles objections de BREHIER qui finit pourtant par décrire ce que pourrait être son programme, au cas où il accepterait la charge de Maire. On l’entend, mais on ne l’écoute pas : « Qu’il accepte ! Qu’il accepte !... Pourvu qu’il se charge de reprendre le siège de Conseiller Général, on veillera à la gestion de la Ville de Honfleur ! »


Voici donc Georges BREHIER élu Maire le 17 mai 1929. Il est épaulé, encadré, chaperonné par RAULT, BERNIER, BANSSE et RANGUEN. Doyen du Conseil Municipal, Robert HOMO félicite le nouveau Maire, avant de l’admonester : « Nous vous demandons, sans abdiquer pour cela aucune des prérogatives essentielles de vos fonctions, de ne pas nous ménager votre confiance et de suivre en cela l’exemple de vos regrettés prédécesseurs CHESNEAU et BRODELET ». Georges BREHIER prend enfin la parole : « …Nous devons assainir la Ville : c’est un devoir urgent. Si, quand vous êtes venus me solliciter, j’ai accepté de sacrifier ma tranquillité, c’est parce que je voulais contribuer à poser ce problème et trouver les meilleurs moyens de le résoudre… » Les propos sont aimables mais nets de part et d’autre : sont en présence des conseillers qui veulent la continuation de ce qui se faisait et un maire qui affirme ses intentions de ‘réforme’!

Maladresse ? Volonté de s’affirmer ? Georges BREHIER, non content de féliciter Henry CHERON, nommé ministre des finances le novembre 1929, exprime aussi sa joie de la nomination d’André TARDIEU, homme de droite, à la Présidence du Conseil. Le geste ne peut pas plaire à RAULT, pas plus qu’aux autres amis de feu CHESNEAU…
Dynamique et de fort caractère, Georges BREHIER prend à cœur sa nouvelle charge et multiplie les initiatives, pour améliorer les conditions de vie des Honfleurais :, remise en état des rues, amélioration de l’éclairage, travaux de réfection du Collège ALBERT-SOREL, projet de reconstruction de la Maternelle de la rue de la République, projet de transfert de l’Ecole de la rue Gambetta à la rue ALBERT Ier, dans l’ancien couvent des Augustines, achat du terrain de football du Mont-Joli, achèvement complet du Jardin Public, transfert du Dispensaire d’Hygiène Sociale à l’hôpital, convention avec l’Office Départemental des Habitations à Bon Marché pour la rénovation et la location de 16 appartements dans un bâtiment appartenant à la Ville depuis 1909 et situé rue ALBERT Ier…
Georges BREHIER est partout, voit tout, s’occupe de tout. RAULT ne dit rien. BERNIER est absent. Seuls BANSSE et RANGUEN sont au coté de Georges BREHIER que rien ne parait pouvoir arrêter dans sa course !
18 octobre 1931 : Il est facilement élu conseiller d’arrondissement, reprenant ainsi le siège qu’avait occupé Georges CHESNEAU. La voie semble dégagée, qui le mènera au Conseil Général, en 1934. On note pourtant qu’il n’a obtenu que 1471 voix, 17 de moins que son colistier Laurent MAUTOR, on note surtout qu’il n’a obtenu que 950 voix à Honfleur, contre 1168 aux municipales de mai 1929.N’est-ce pas là un premier signe de fragilité ?

C’est ce que pense en tout cas Robert HOMO, porte-parole des nostalgiques de l’ère CHESNEAU : le 9 décembre 1931, en Conseil Municipal, il interpelle longuement et brutalement Georges BREHIER : « j’entends critiquer des méthodes de travail qui par leur manque d’organisation conduisent au désordre et au gaspillage…Tout le monde commande sans que l’on puisse savoir à qui s’en prendre, car on ne trouve jamais d’ordres écrits, ce qui permet d’esquiver les responsabilités ».
Surpris par l’attaque, qu’il n’avait pas vue venir, Georges BREHIER ne répond que le 23 décembre : « Lorsque vous m’avez nommé Maire, veuillez vous en souvenir, dans quel état se trouvaient nos bâtiments communaux, les ruines que nous avons trouvées… J’avais deux politiques à suivre. La première c’était de laisser les choses en l’état et de continuer à vivoter tout en cachant le plus possible nos misères. La deuxième c’était d’envisager franchement la situation et de faire le nécessaire pour la modifier. Il m’a semblé que si la Ville m’avait donné une si importante majorité, si vous m’aviez imposé le devoir à la fois flatteur et redoutable de conduire les affaires municipales, c’est que vous attendiez de moi autre choses qu’un sommeil prudent… ». Ces paroles emportent provisoirement l’adhésion : tous les conseillers présents, même HOMO, votent la confiance à Georges BREHIER. Mais le mal est fait, Georges BREHIER a osé critiquer la gestion de ses deux prédécesseurs, ce qui ne peut qu’indisposer les plus anciens membres du Conseil Municipal, comme BANSSE, Adjoint aux finances, et jusqu’alors son plus ferme soutien avec RANGUEN : le pacte conclu en avril 1929 est définitivement rompu !...

Indifférent aux mises en garde et toujours plus soucieux de l’amélioration des conditions de vie des Honfleurais, Georges BREHIER se préoccupe maintenant du tout-à-l’égout et de l’adduction d’eau, même s’il sait l’opposition municipale prête à en découdre à la moindre occasion...
Ce ne sont plus que rumeurs en ville : Georges BREHIER et Charles RANGUEN font ils acheter, le 6 juillet 1933, la source PETIT, de la CROIX-HAURON, 125 000 francs, ils doivent se défendre de s’en être partagé une partie, et ils doivent défendre le bien-fondé de cet achat. Bref, tout est prétexte à polémique !
Georges BREHIER décide de crever l’abcès, à l’occasion des élections municipales partielles, organisées pour pourvoir au remplacement de 8 conseillers, décédés ou démissionnaires. Patronnant une « liste républicaine d’union » formée de 8 de ses amis, il déclare tout net :
« Depuis quelque temps, une agitation s’est manifestée en Ville, mes actes sont critiqués de toutes parts, cela au moment où il s’agit pour Honfleur d’intérêts vitaux : une nouvelle adduction d’au dont le besoin se fait sentir car le régime actuel est devenu insuffisant pour les mois d’été, un projet de tout-à-l’égout qui transformerait complètement la vie à Honfleur…Une liste s’est constituée, décidée, si elle est élue, à collaborer à la réalisation de ce programme…Si elle se trouve en minorité, je comprendrai votre verdict et je laisserai à un autre le soin de s’occuper des destinées de Honfleur. »
Les résultats du 8 octobre 1933 sont défavorables à Georges BREHIER : ses amis ne recueillent en moyenne que 398 voix, tandis que la liste suscitée par HOMO, RAULT et BERNIER en recueille 407 et que le trublion Paul DEMARAIS est seul élu avec 698 voix.
Adieu Mairie, adieu Conseil Général promis d’avance : fidèle à sa parole, BREHIER, imité par RANGUEN, démissionne immédiatement de son poste, non sans continuer de défendre sa gestion…
C’est ainsi qu’il va longuement polémiquer avec Edmond DUCHESNE et Georges BEAUMER, nouveaux Maire et Premier Adjoint, leur reprochant de ‘condamner ses errements de gestion et ses méthodes de travail’, « alors que tous les budgets qui ont été votés ont été respectés et qu’ils étaient inférieurs à ceux d’avant guerre. Les électeurs ont été trompés par des fauteurs de désordre qui cherchaient à assouvir des rancunes ou des ambitions personnelles, soutenus par une influence occulte. »
Bien évidemment, il n’est plus question qu’il se présente aux élections au Conseil Général en octobre 1934. Ceux qui étaient venus le chercher, avec l’espoir de le voir battre DEBEYRE, ne trouveront d’ailleurs pas de solution de rechange, DUCHESNE étant Maire depuis trop peu de temps, les plaies honfleuraises étant encore trop vives !


Rempli d’amertume, ni par ambition déçue, ni par amour propre blessé, mais par regret de n’avoir pu faire triompher un projet absolument nécessaire au bien-être des Honfleurais, Georges BREHIER se réfugie dans le travail, consultations et accouchements, toujours disponible pour assister le docteur Daniel EBRARD, chirurgien de l’Hôpital, prenant aussi en charge, en 1936, l’Assistance aux Nourrissons de Honfleur, poste qu’il tiendra jusqu’en 1956…
Il reste, certes, au conseil d’arrondissement jusqu’en octobre 1937, mais renonce alors à s’y représenter, laissant le siège à Georges BEAUMER…
Absent officiellement de la scène publique, il n’en est pas véritablement éloigné, puisque son épouse, Suzanne BREHIER, est présidente de l’Oeuvre des Cantines scolaires et qu’elle crée, avec l’aide de Jean LAZARD, la Goutte de Lait.
Vice-présidente en 1939 de l’Oeuvre du Colis du Soldat, puis de l’Oeuvre du Colis du Prisonnier, Suzanne BREHIER est nommée membre du Conseil Municipal par Arrêté Préfectoral du 28 mars 1941. Ce, sur recommandation de Edmond DUCHESNE !

Vient le temps de la Libération : tandis que Georges BREHIER multiplie les déplacements pour aider, soigner, panser, opérer les malades et les blessés, Edmond DUCHESNE est révoqué et remplacé par Albert PATIN. Le dévouement de Suzanne BREHIER se trouve alors reconnu, puisqu’elle est nommée adjointe le 27 octobre 1944.
Pour BREHIER, même s’il se réjouît de voir promue son épouse, seule compte l’injustice faite à DUCHESNE’, qui, s’il s’est certes accommodé du régime de Vichy, a aussi secouru et protégé beaucoup de Honfleurais et des plus humbles. En tout cas, c’est ce dont il est persuadé.
Aussi, quand arrivent les élections municipales de 1945, pas un instant il n’hésite : Malgré les vives polémiques de 1933, Georges BREHIER cautionne de son autorité morale la candidature de Edmond DUCHESNE en se présentant à ses cotés sur la liste de « concorde sociale-radicale-libérale » contre la liste « d’union patriotique républicaine et sociale de la Résistance » menée par PATIN. Chacune des 2 listes obtient 7 sièges le 29 avril. DUCHESNE arrive en tête avec 1689 voix, BREHIER en a 1562. Mais, c’est la liste PATIN qui obtiendra les 9 derniers sièges le 13 mai… Inéligible, DUCHESNE ne peut qu’être invalidé. Georges BREHIER, fidèle dans l’adversité, fait voter en conseil municipal le 29 juin 1945 une motion de protestation « contre l’atteinte grave portée à la souveraineté du suffrage universel par l’invalidation de l’élection triomphale de M. DUCHESNE »

Sujet de polémiques au début des années trente, Georges BREHIER est désormais l’homme du consensus , celui que l’on écoute et qui fait part de sa longue expérience, chaque fois qu’il s’agit de conclure une discussion. Les électeurs ne s’y trompent pas, qui le placent à la première place, tant aux municipales de 1947 avec 2203 voix, qu’à celles de 1953 avec 2333 voix.
Il connaît une vieillesse très active, puisqu’il continue de s’occuper du Dispensaire d’Hygiène Sociale et de l’Assistance aux Nourrissons jusqu’en 1956. La mort du docteur Joseph BEGLIN en avril 1949 le fait même devenir un moment médecin-chef de l’Hôpital…
Il connaît aussi une vieillesse semée de joies et de peines :
Comme son père et comme ses frères, il a la fierté d’être décoré de la Légion d’Honneur en 1951, au titre du Ministère de la Santé Publique.
Il perd ses deux frères, Louis le 13 octobre 1951 et Emile le 3 février 1952, des frères avec lesquels il était resté en relations constantes et dont il avait admiré la réussite, Louis ayant été élu à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1935 et Emile à l’Académie des Sciences Morales et Politiques en 1944.
Comble du malheur, il a la douleur de perdre son épouse, Suzanne, le 12 octobre 1955, alors qu’elle subissait une bénigne opération, à Deauville, des mains de son ami Daniel EBRARD
Les dernières années sont moroses, même si la maison de la rue des Capucins est le centre de la vie familiale, égayée par la présence de ses enfants et de ses 12 petits-enfants… Il est encore réélu au Conseil Municipal en mars 1959 mais ne fréquente plus guère les réunions, sauf dans les grandes occasions, par exemple en mai 1962, quand il reçoit la Médaille d’Honneur Départementale et Communale.
Alité depuis quelques mois, il ne se représente pas aux municipales de mars 1965 et meurt le 24 septembre 1965, entouré de l’affection de tous les siens, et de l’affliction de tous les Honfleurais.

Maire par quiproquo, car on le voulait Maire pour reprendre le Conseil Général, alors qu’il n’ambitionnait ni d’être Maire ni d’être Conseiller Général, Georges BREHIER rêvait seulement de moderniser Honfleur pour rendre la vie plus facile aux Honfleurais. Folle utopie que celle de l’adduction d’eau et du tout-à-l’égout. Utopie qui verra le jour seulement dans les années 60… Georges BREHIER aura eu le tort d’avoir raison trop tôt mais aussi la joie de voir le début de la réalisation de sa généreuse utopie, qui lui aura finalement coûté une carrière politique flatteuse !

Sources : -Presse locale.
-Délibérations du Conseil Municipal.
-Registres d’état-civil.
-Témoignage divers.
Remerciements particuliers à Maurice Delange et à Anne Rambaud, petite-fille de Georges Bréhier.


Didier Jourdan

CONCERT...

Le samedi 19 Juin à 20h30,aura lieu le concert de Jean-Jacques BRESSON à la chapelle de l'ancien hôpital, place Jean De Vienne
Prix d'entrée,5 euro au profil de la restauration des lieux.

PROMENADE - DECOUVERTE...


Le dimanche 30 mai, l'association organise une promenade découverte des communes de Fourneville et du Theil en Auge.
Rendez-vous à la mairie de Fourneville à 10h. Prévoir un pique-nique.

PHOTOS...

ELECTIONS DU BUREAU 2010...


Le nouveau conseil d'administration s'est réuni le 22 avril.
Ont été élus:
Président: Pierre JAN
Secrétaire:Danielle BOITEAU
Trésorier:Didier JOURDAN

Secrétaire chapelle: Marie-Claire RESSENCOURT
Responsable travaux: Claude RESSENCOURT
Responsable généalogie: Eric FORTIER
Photographe : Sandrine RONEY

Illustration ci-dessus : Membres du Bureau - Didier JOURDAN - Pierre JAN - Sandrine RONEY - Danielle BOITEAU - Eric FORTIER

RESULTATS D'ELECTIONS AU CONSEIL D'ADMINISTRATION...


12 personnes étaient à élire – 41 suffrages furent exprimés – 0 nuls. Ont été élus :
- Danielle BOITEAU (35 voix) – Claude CHICHERIE (36 voix) – Alain DEMANNEVILLE (36 voix) – Micheline DEMANNEVILLE (35 voix) – Alain DOREY (35 voix) – Eric FORTIER (28 voix) – Pierre Jan (40 voix) – Didier JOURDAN (38 voix) – Jacqueline LEMONNIER (24 voix) – Claude RESSENCOURT (38 voix) – Marie-Claire RESSENCOURT (41 voix) – Sandrine RONEY (39 voix).
- N’ont pas été élus : Léone CHILAUD (21 voix) – Jean Lionel DUVAL (23 voix) – Claire MORVAN (23 voix)
Illustration ci-dessus : Les deux nouveaux membres du Conseil : Jacqueline LEMONNIER et Eric FORTIER.

ASSEMBLE GENERALE 2010...

BILAN MORAL DE L’ASSOCIATION LES RACINES DE HONFLEUR

Section « Bulletins »
Au cours de l’année 2009 quatre bulletins ont été réalisés. Le premier en grande partie consacré à la généalogie, le second et le troisième à l’histoire locale et le dernier à la chapelle et à la présence des troupes belges pendant la Première Guerre Mondiale.
Depuis 1996, date de création de l’association 54 bulletins ont été réalisés et six spéciaux (Ablon – Barneville – Vasouy – Gonneville sur Honfleur – Saint Gatien des Bois – La Rivière Saint Sauveur).
Parallèlement chaque adhérent a pu recevoir le bulletin consacré à l’histoire de la commune de La Rivière Saint Sauveur qui comme les précédents a connu un réel succès. Le coût de l’impression fut supporté par la commune de La Rivière Saint Sauveur.
Une sortie a eu lieu sur la commune de Quetteville.
Après avoir découvert le bourg de la commune, Monsieur DUMONT, maire, nous a fait découvrir le haras du Mesnil Cordelier. Après un pique-nique à l’école communale, nous avons longé la voie ferrée à la découverte des sentiers qui composent cette belle commune.

Section « Chapelle de l’hôpital »
Travaux
Les deux vitraux de la chapelle furent restaurés par l’Atelier MAYEL de Honfleur. Un an fut nécessaire pour obtenir les subventions et le permis de construire.
Les fenêtres et les portes de la sacristie ont été placées.
Un contrôle et un entretien régulier a de plus lieu au moins tous les deux mois, nous avons pu ainsi résoudre quelques problèmes d’éclairage et de fuite d’eau.
Manifestations
Plusieurs manifestations ont eu lieu l’an passé à la chapelle de l’ancien hôpital.
Tout d’abord en mai dernier une délégation de la Ville de Visé (Belgique) est venue visiter la chapelle. La ville de Visé comprend l’entité de Richelle, dont l’église est dédiée à Saint Firmin. A l’issue de cette visite, un petit partenariat basé sur un échange d’information autour de ce saint a été conclu.
Ensuite la chapelle fut ouverte tous les dimanches de l’été de 14H00 à 18H00. Cette formule a connu un franc succès. Il est à déplorer que faute de bénévoles nous n’ayons pas pu ouvrir le phare.
Du 22 au 23 août s’est tenue une exposition sur Mère Marie du Saint Sacrement, dans le cadre du 65ème anniversaire de la Libération de la Ville de Honfleur. A cette occasion le phare fut ouvert.
Enfin le grand événement de l’année fut la Saint Firmin du 9 au 11 octobre avec l’exposition des dessins de Frère Thierry de BETHUNES de l’abbaye de Maredsous (Belgique) et le prêt par la commune de Marche en Famenne du bras reliquaire de Saint Firmin. C’est également à cette occasion que furent inaugurés les vitraux restaurés.

PROJET 2010
Section « Bulletins »
Quatre bulletins devront être réalisés, le premier sorti en mars est comme de coutume consacré à la généalogie, les deux autres devraient voir le jour en juin et en septembre et seront consacrés à l’histoire locale, quant au quatrième, celui de décembre, il concernera en grande partie la chapelle de l’hôpital.
Un travail est également en cours d’élaboration sur l’histoire de la commune de Pennedepie.

Par ailleurs, depuis un mois un blog fonctionne intitulé « lesracinesdehonfleur.blogspot.com », il permet à chacun d’être informé des manifestations organisées ou des changements de l’association.

Une sortie est prévue le dimanche 30 mai. Visite de Fourneville et du Theil en Auge.

Section Chapelle
Travaux
Un permis de construire a été déposé le 22 février dernier. Ce permis concerne la restauration du chœur des Dames, le dépiquetage des enduits intérieurs d chœur des Fidèles et la révision des drainages de descentes pluviales.

Manifestations
Tout d’abord une chorale viendra chanter samedi 24 avril à 17H30 à la chapelle de l’hôpital. Cette chorale vient bénévolement de Lorraine, il s’agit de la chorale Europa 2000 d’Audun le Tiche dirigée par Véra KLOSKA – Au piano Radka LUZZA.

Du 10 juillet au 15 août Benoît CAZELLES, enlumineur contemporain de Lisieux présentera ses œuvres dans la chapelle de l’hôpital. Un pourcentage sur les ventes sera reversé à la chapelle.

A la fin de l’exposition un concert sera proposé soit vers le 10 août.

Quant à la Saint Firmin, elle aura lieu du 8 au 10 octobre. Une exposition jeu concours sera proposée sur le thème « Connaissez-vous bien votre ville ? » Vingt photos présentant un détail de l’architecture honfleuraise seront présentées, aux Honfleurais de retrouver les endroits.
Ensuite et nous l’espérons une crèche sera réalisée et la chapelle ouverte le samedi 18 décembre et dimanche 19 décembre de 14H00 à 17H00.

Piste pour 2011
Tout d’abord, il serait souhaitable que l’Association participe au 150ème anniversaire de la Fête des Marins, en ouvrant la chapelle et le phare de l’hôpital. Un historique du phare pourrait être refait pour l’occasion.

jeudi 25 mars 2010

HISTOIRE LOCALE...

Les protestants à Honfleur

Honfleur, port situé dans la Vicomté d’Auge, dépendait sous l’Ancien Régime (du XV° siècle à 1789) de la Généralité de Rouen. Honfleur ne fut pas rattaché après la Révolution à l’actuelle Haute-Normandie mais à la Basse-Normandie. A savoir que sous l’Ancien Régime, le port de Honfleur recevait un navire par jour, alors que dans les derniers mois de l’Empire, la fréquentation était tombée à deux bateaux par mois.

Certains protestants embarquèrent du port de Honfleur pour le Canada ou pour d’autres terres lointaines, tels que Samuel de Champlain, né protestant à Brouage (Charentes), Du Gast, sire de Monts, Roberval, Daniel de la Touche de Ravardière, Pierre de Chauvin, Elie Chauldet (Chaudet), gouverneur de Honfleur au XVI° siècle, marié à Honfleur à Marie Le Dol. De ce mariage naquit une fille Jeanne qui épousa en 1574 Jean De Brévedent, sieur du Bosc. Elie Chaudet était surnommé « Le Roi Chaudet », car il possédait de nombreuses terres ainsi qu’une importante fortune perçue de ses voyages.

Tous restèrent protestants, à l’exception d’Elie Chaudet qui abandonna le protestantisme peu de temps avant sa mort en 1573, mais tous furent plus célèbres au Canada, au Brésil qu’en France.

Les pasteurs de Honfleur
Du XVII° au XX° siècle

En 1561, l’actuel département du Calvados comprenait 44 lieux de culte. Lors de l’établissement du Concordat, on dénombrait 7000 protestants déclarés comme pratiquants dans le département avec seulement deux églises avec pasteur situées à Caen et à Condé sur Noireau.

- Noël DROUET vivant en 1606

- Messire DE GENEVOIX pasteur de 1645 à 1656

- Messire Charles DE LA MOTTE : pasteur de 1657 à 1660. Il quitte les églises de Honfleur, Le Breuil et le Mesnil-Poisson en 1661 pour Criquetôt-L’Esneval (Seine Maritime). Il abjure en 1665 et publie à Paris les motifs de sa conversion. Il entre alors dans la diplomatie et est employé par le Roi. Il figure « pensionné du clergé » pour 600 livres de 1699 à 1701.

- Messire LE GENDRE pasteur en 1670.

- Charles LE CESNE : ministre protestant (époux de Esther PALLIER), auteur d’une Bible célèbre et contestée, publiée en Hollande après la mort de son fils. IL a deux paroisses, Pont Audemer et Honfleur où il demeure de 1672 à 1682. Il s’éteint en 1685.

- Maître Charles LECLERC : ministre de l’église protestante en 1681. Il épouse le 10 mai 1676 Ester Pallier fille de Nicolas et d’Elizabeth Andrieu.

La révocation de l’Edit de Nantes en 1685 mit fin pour de nombreuses années au culte de l’église réformée.

Une chapelle avait été construite par des protestants anglicans, lesquels avaient eu là un culte régulier de 1839 à 1878. Honfleur avait été précédemment évangélisé de 1835 à 1842 par un agent de la Société Centrale Evangélique. Il faut signaler la présence d’un jeune prédicateur William MAHY, qui dès 1796 vint de temps à autre apporter la bonne parole. Il est fait mention de Honfleur comme annexe de Lisieux dans les actes du Synode à Ganges du 23 au 30 juin 1893.

- Le pasteur John WALDRON de 1846 à 1868 : Il fut pendant 22 ans attaché à l’église de Honfleur. Il s’éteint en 1871 à l’âge de 83 ans. On estime qu’il prit sa retraite en 1868.

- Le pasteur Luc PULSFORT : né à Lille en 1816. Fils d’un père anglais, marié à une française. Il devint proposant en 1841. C’est le premier pasteur a avoir habité Honfleur depuis de nombreuses années, le Synode ayant décidé de transférer la demeure du pasteur de Lisieux à Honfleur en 1893. Il s’éteignit en 1914 après avoir été 73 ans pasteur.

- Le pasteur Moïse ALAIN : Il marquera fortement sa paroisse de 1919 à 1933. Il mène à bien la construction du Temple sur un terrain offert par la famille ULLERN. Il présidera également aux obsèques d’un protestant lexovien, le docteur Paul OURY très connu notamment pour son action pendant la Seconde Guerre Mondiale.

- Le pasteur MEURET : Après son départ, la résidence du pasteur est à nouveau fixée à Lisieux.

- Le pasteur ORANGE : Sa charge paroissiale comprend la desserte de Lisieux, Honfleur, Bernay, Deauville et Trouville. Cependant, sa vie paroissiale est bouleversée en 1939, arrêté par la Gestapo, il est déporté. Le pasteur rentre de déportation et meurt des suites de sa captivité le 25 mai 1947.

Micheline Demanneville

CHAPELLE...

Le groupe vocal "Europa 2000" d'Audun le Tiche (Moselle) se produira le samedi 24 avril à 17H30, en la chapelle de l'ancien hôpital, place Jean de Vienne.

Entrée cinq euro, au profil de la restauration de la chapelle.

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ADHESION...



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Veuillez remplir le bulletin ci-dessus,et le renvoyer à l'adresse indiquée.

ACTUALITES...


Le bulletin numéro 54 est sorti!
Au sommaire de ce numéro:
-Revue de presse 1910.
-Généalogie de Paul Bréard.
-Relevé des inhumations de la paroisse Ste-Catherine 1760-1769.

L'assemblée générale de l'association aura lieu le vendredi 16 avril à 18H30, salle préfabriquée du parking du bassin du centre.

jeudi 25 février 2010

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HISTOIRE...


VASOUY : LE VAL LA REINE DE LA FAMILLE BAILLEHACHE LAMOTTE A FRANCIS WARRAIN


D’après les notes et recherches de Madame Thérèse LE ROUX née Cyprien FABRE petite-fille de Francis WARRAIN

La famille BAILLEHACHE LAMOTTE

Jean de BAILLEHACHE sieur de Beaumont épouse Anne MORIN. De leur union naît Pierre.

Pierre de BAILLEHACHE est baptisé le 18 septembre 1596 à Caen. Sieur de Fontenay, il épouse le 11 juillet 1619 à Caen Elisabeth GAMBIER. De leur union naît un fils Jacques.

Jacques de BAILLEHACHE est baptisé le 3 septembre 1620 à Caen. Il épouse le 10 février 1654 à Caen Jacqueline MESIER. De leur union naît un fils Louis. Jacques de BAILLEHACHE s’éteint en 1676 à Caen.

Louis de BAILLEHACHE épouse en premières noces le 26 octobre 1684 à Saint Georges du Vièvre Madeleine CONSTANTIN et en secondes le 25 janvier 1694 à Saint Georges du Vièvre Suzanne LAIGNEL. De cette seconde union naît un fils Jean François. Louis de BAILLEHACHE s’éteint le 15 mai 1738 à Saint Georges du Vièvre.

Jean-François de BAILLEHACHE est baptisé le 2 janvier 1701 à Saint Georges du Vièvre. Il épouse Anne HEBERT. De leur union naît un fils Louis François. Jean-François de BAILLEHACHE s’éteint le 20 juillet 1747 à Louviers.

Louis François de BAILLEHACHE LAMOTTE est baptisé le 3 août 1734 à Beaumont le Roger. Il épouse le 5 juillet 1757 à Pont-Audemer Marguerite GAVELLE. De leur union naît un fils Louis Gilles. Louis François de BAILLEHACHE s’éteint le 11 octobre 1784 à Fatouville.

Louis Gilles Samson BAILLEHACHE LAMOTTE est baptisé le 31 août 1763 à Pont-Audemer. Il épouse le 4 février 1793 à Honfleur Marie Françoise LEQUESNE née le 23 décembre 1769 à Honfleur (Paroisse Saint Léonard). De leur union naît un fils François Joseph. Louis Gilles BAILLEHACHE s’éteint le 20 février 1835 à Honfleur. Marie Françoise LEQUESNE s’éteint le 31 juillet 1805 au Havre.

François Joseph BAILEHACHE LAMOTTE est né le 11 avril 1799 au Havre. Il épouse le 26 juin 1826 à Rouen Henriette Adélaïde PETIT, née le 23 avril 1798 à Abbeville. De leur union naissent deux fils Alfred Joseph et Henri. François Joseph BAILLEHACHE (photo ci-contre) s’éteint le 31 août 1883 à La Rivière Saint Sauveur. Henriette PETIT meurt le 25 septembre 1877 à Vasouy.

Alfred Joseph BAILLEHACHE LAMOTTE est né le 18 décembre 1831 à Honfleur. Il épouse le 2 juin 1857 à Paris Berthe Eugénie PETILLAT née le 4 juin 1836 à Paris. De leur union naît une fille Alix. Alfred BAILLEHACHE s’éteint le 15 octobre 1892 à Versailles. Berthe PETILLAT meurt le 4 juillet 1922 à Vasouy.

Alix BAILLEHACHE LAMOTTE est née le 18 octobre 1866 à Vasouy. (Photo ci-contre).

« Nous soussigné, curé de la paroisse de Pennedepie – Vasouy du diocèse de Bayeux, certifions que le 20 octobre 1866 nous avons ondoyé Alix Henriette Augustine Marie BAILLEHACHE et supplée les cérémonies du saint baptême le mardi 11 décembre 1866. Délivré le 23 février 1888. Signé Alphonse BERTOT. »

Elle épouse le 12 avril 1888 à Paris Francis Hilarion WARRAIN né le 10 octobre 1867 à Marseille.


Menu du mariage le 12 avril 1888

Potage crème de homard et sévigné
Croustades Conti – barquettes Pompadour
Truites saumonés sauces Vénitiennes et indiennes
Quartier marcassin Sibérienne
Cailles à la Maréchale
Aspics queues d’écrevisses Rossini
Spooms au kirsch – Granités vins champagne
Poulardes truffées Périgueux
Salade
Pois nouveaux à la Française
Suprême de poires Montmorency
Glace moldave
Gâteau des îles
Gâteau maltais
Dessert


De leur union naissent quatre filles, Suzanne en 1889, Marguerite en 1890, Arlette en 1892 et Yvonne en 1893.

Alix BAILLEHACHE s’éteint le 27 décembre 1943 à Paris et Francis WARRAIN le 24 février 1940 à Vasouy.

Lors du décès de Francis WARRAIN, Charles AUTRAN écrit l’article suivant pour l’Illustration « Francis WARRAIN s’est éteint au Val la Reine, à Honfleur, le 29 février après une brève maladie. C’était un artiste. C’était un philosophe. Il faisait partie de ces esprits distingués dont l’activité féconde s’exerce en dehors de toute fonction officielle. Né à Marseille en 1867, il y avait fait ses premières études.

L’un de ses condisciples fut alors Edmond ROSTAND. Il acheva ses classes à Paris. Marié en 1888, il prépara le concours de la Cour des Comptes, auquel il renonça bientôt pour se consacrer à la sculpture sous la direction amicale de Louis NOEL. Reçu au salon aux alentours de 1900, il y exposait encore en 1923 rue Sainte Cécile dont l’Illustration a parlé dans son numéro du 26 mai de la même année.

La sculpture ne devait cependant constituer qu’une étape dans l’évolution de cet esprit, philosophique avant tout. Très vite, elle attira sa réflexion sur les immenses problèmes de tout ordre que pose l’esthétique. Ceux-ci, à leur tour, l’amenèrent aux mathématiques supérieures et à la métaphysique, vers lesquelles l’inclinait son esprit clair, passionné d’idées générales et d’abstractions synthétiques.

Vivement frappé par l’anarchie métaphysique si caractéristique de la science contemporaine, il avait, dès lors, voué le plus clair de ses activités à tenter d’en résoudre les contradictions les plus choquantes à ses yeux. (…)

Il avait, en outre, consacré d’importantes explications et commentaires à l’œuvre psychobiophysique de Charles HENRY (1932) ainsi qu’à l’œuvre de Hoene WRONSKI, philosophe et mathématicien polonais. Cette dernière publication, fort ardue, lui avait valu un titre honorifique à l’université de Varsovie.

Wagnérien passionné, il a publié en 1921 une solide étude sur la Conception psychologique de la gamme. Le philosophe rejoignait ici le musicien.

Engagé volontaire en octobre 1914, il est parti lieutenant et revenu capitaine, Croix de guerre et chevalier de la légion d’honneur en 1918.

Sa foi intelligente et profonde, n’a cessé de soutenir et de fortifier son noble esprit jusqu’à son dernier jour. L’homme simple, bon, affable, plein de sens et de cœur, était d’un commerce charmant. Il n’a laissé que des amis. »

Ma mère Alix WARRAIN par Yvonne WARRAIN sa fille

Une tête charmante, un corps parfait dans tous ses détails. D’une élégance raffinée, elle portait la toilette avec une extrême distinction. Victime de son imagination mais ferme devant la réalité. Pleine de sang-froid devant le réel danger. Elle savait faire face. Elle se consacra pendant la guerre de 1914 à soigner les blessés, ne reculant devant aucune fatigue, continuant son service de jour après avoir veillé une nuit entière. A la fin de la guerre, elle fut nommée Vice-présidente des Maisons Claires, œuvre créée par Yvonne SARCEY épouse BRISSON pour secourir les enfants malheureux dans leur famille, et prit part au transport des enfants hors de Paris pendant les bombardements en 1918.
D’une intelligence vive, d’un caractère scrupuleux, tourmenté, passionné, elle se donnait tout entière à son mari, tout entière à ses enfants. Marquée dans sa jeunesse par l’ambiance d’un père malade, en violentes discussions avec son fils de 9 ans plus âgé qu’elle, ces scènes la laissaient bouleversée.
Par la double parenté d’Alfred BAILLEHACHE, elle connut Francis WARRAIN pour lequel elle conçut un amour qui ne devait s’achever qu’à son dernier soupir. Dévorée de chagrin par la mort de son mari, elle en mourut trois ans plus tard. Amour total, unique, exclusif, presque tyrannique qui n’empêcha en rien un amour maternel égal. »

GENEALOGIE...

A TRAVERS LES REGISTRES

Ils ont quitté Honfleur ou son canton

Mariages à Saint Pierre du Châtel (27)

Le 5 juillet 1673, Vincent CELLIER avec Marguerite VALLOIS de Fourneville

Le 6 février 1674, Nicolas FICQUET de Saint Léonard de Honfleur avec Marie CAVELIER

Le 26 novembre 1678, Noel COLLETEZ fs Guillaume et Catherine BONNEMIE de Saint Léonard de Honfleur avec Hélène ROUSSELIN fa Nicolas et Catherine DELARUE

Le 12 juin 1681, Denis COTENTIN avec Anne LEFEBVRE fa Michel de Fourneville

Le 18 septembre 1684, Jean LECARON fs Louis et Marguerite LEBAS de Notre Dame de Honfleur avec Marguerite LOISEAU fa Richard et Jeanne HAY

Le 27 février 1685, François DELAHAYE fs Martin et Françoise PERIER avec Magdeleine ANQUETIL fa François et Françoise HACHARD de Fourneville

Le 22 février 1688, Jean GOULLAIN fs Jean et Anne AUBEY de Saint Léonard de Honfleur avec Marie AUGé fa Jacques et Magdeleine POULLAIN de Morainville

Le 17 février 1705, Pierre FERTEY fs + Guillaume et Jacqueline CELLIER avec Anne QUESNEY fa + Robert et Marguerite DESTIN d’Ableville

Le 12 juin 1706, Jean DUVAL fs + Jacques et Madeleine TESSON de Crémanville avec Catherine QUESNOT fa + Michel et Marie MAZIER

Le 4 août 1707, Anne HARAN fa Robert et Anne Loir de Sainte Catherine de Honfleur avec Louis LEGRIX fa Robert et Catherine FREMOND de Sainte Catherine de Honfleur

Le 17 novembre 1710, Jean BAILLEUL fs + François et + Marie AUZERAY avec Elizabeth LEPREVOST fa Pierre et Anne DECHAMPS de Sainte Catherine de Honfleur

Le 7 janvier 1711, François DUFOUR fs Charles et Marie ALIOT de Saint Ouen de Pont Audemer avec Catherine CAILLOT fa François et Anne LADOUBé de Sainte Catherine de Honfleur

Le 18 novembre 1718, Marin DUFOUR fs Jean ( ?) avec Marie DUVAL fa Pierre ( ?) de Saint Léonard de Honfleur

Le 28 novembre 1723, Jean COTENTIN fs Denis et Barbe GREGOIRE avec Catherine LIHAUT fa Louis et Françoise LEBRETON de Saint Léonard de Honfleur

Le 11 janvier 1724, André LECONTE fs Charles et Marie VANNIER de Sainte Catherine de Honfleur avec Anne LAFILEE fa Georges et Magdeleine LEGEY

Le 27 juillet 1726, Pierre BAUDOUIN fs Jean et Marie CHERUEL avec Jeanne BOREL fa Vincent et Marie VINCENT de Saint Léonard de Honfleur

Le 3 février 1728, François LANGLOIS fs Nicolas et Marie LEPAON d’Ablon avec Geneviève BUISSON fa Jean et Catherine VALOIS

Le 5 novembre 1744, François BLOT fs + François et + Marguerite ROUSSEL de Boulleville avec Marguerite BOUIS fa + Olivier et Marguerite BOULLET de Gonneville sur Honfleur

Le 15 novembre 1745, Vincent COURT fs Vincent et Anne FAROULT avec Marie Anne LECUYER fa François et Marie VINCENT de Saint Léonard de Honfleur

Le 15 juillet 1748, Louis BECQUET fs Marin et Marguerite DESTIN avec Marie THILLAIES fa + Jean et Marie SIMON d’Ablon

Le 5 février 1750, Benoist VALLEE fs + Jacques et + Anne SEBIRE de Conteville, vf Catherine GAILLON, avec Elizabeth VALLEE fa Pierre et + Catherine LEBOULANGER d’Equemauville

Le 4 février 1751, François HEBERT fs + Elié et + Anne PESANS de Saint Gatien des Bois avec Elizabeth BECQUET fa + Guillaume et Marie EUDE

Le 2 mai 1752, Thomas Bernard de BOISLEVEQUE fs Bernard et Marie DESCHAMPS de Saint Martin le Vieil avec Françoise Elizabeth LE GRIX de NEUVILLE fa Charles et Elizabeth de MAQUAIRE de Berville sur Mer

Le 8 août 1754, Laurent LEVASSEUR fs + Laurent et + Marie THILLAYE d’Equemauville avec Marie GUERARD fa + Georges et Catherine BOUDIN

Le 28 janvier 1762, Vincent COTENTIN fs Philippe et + Marie HUARD avec Anne BOSQUET fa + Robert et + Jacqueline BROCHARD de Gonneville sur Honfleur

Le 7 juillet 1763, Charles COTENTIN fs + Charles et + Louise FERTEY avec Rose Anastasie DES CHAUFFOURS fa Antoine et Catherine DELARUE de Genneville

Le 28 février 1764, Thomas DESMARES fs René et + Catherine LEVILAIN avec Marie Anne Jeanne Louise LENGRAND fa Louis et Marie BLONDEL du Theil

Le 11 février 1766, Jean François LEBELLOIS fs François et Catherine LECONTE de Quetteville avec Marie BECQUET fa Marin et + Catherine DESTIN

Le 13 juillet 1769, Pierre DELAHAYE fs Pierre et Anne LEHOC avec Jeanne Geneviève Charlotte NORMAND fa Charles et Geneviève MARION de Crémanville

Le 24 mai 1773, Pierre PESTEL fs + Pierre et + Marie TREMOIS de Barneville la Bertrand, vf de Marie Anne MESNEL, avec Geneviève DUFOUR fa + Guillaume et Jeanne MANCHON

Le 30 novembre 1775, Pierre ROSEL fs Magdeleine d’Ablon avec Jeanne SAFFRAY fa + Jacques et Françoise MANCHON

Le 30 janvier 1785, Pierre LEBIGRE fs + Philippe et Geneviève HEPINEUSE avec Marie Thérèse BOQUET fa Charles et + Marie LUCAS de Gonneville sur Honfleur

Le 24 novembre 1785, Jacques LECESNE fs + Jacques et Marie Anne PINEL de Fourneville avec Marguerite DURAND fa Jean et Madeleine COURAGE

Le 29 janvier 1787, Jean Louis Baptiste NORMAND fa + Charles et + Geneviève MARION de Crémanville avec Marie Louise GOULAIN fa Jean et + Louise TREMOIS

Le 14 ventôse an 2, Pierre COUTE fs + Michel et + Marguerite BOISSEL d’Ablon avec Catherine Charlotte DESMARES fa Nicolas et Marguerite VARIN

Le 12 floréal an 2, Guillaume VASQUET fs + Pierre Marie LECOLIER de Genneville avec Marie Madeleine RABEL fa + Pierre et Madeleine LEFORT, vve Jean PIEDPLU

Le 2 fructidor an 3, Georges Nicolas Edmond LEROY fs Nicolas Jérôme et Marie Anne LEBRETON de Saint Gatien des Bois avec Marie Marguerite LETUC fa + Etienne et Marie Anne Charlotte LEBRETON

Le 11 messidor an 9, Robert Pierre ANDRIEU fs Louis et Marie BRAUVILLE de Genneville avec Marie Jeanne DUFOUR fa + Philippe et Marie BAILLEUL de Boulleville

Le 22 juillet 1806, Jean Jacques EURIEULT fs Jean Baptiste et Marie Anne TOREL d’Ableville avec Geneviève BIGRE fa + Pierre et + Geneviève MAUGARD

Le 2 février 1807, François CAVELIER fs + François et Catherine MORIN de Saint Léonard de Honfleur avec Marie Charlotte DELARUE fa Charles et Marie LENORMAND

Le 6 février 1807, Georges LETAC fs + Georges et + Renée LESEIGNEUR de Quetteville, vf Jeanne Françoise REQUER, avec Rose Marie Suzanne VASTINE fa + Pierre et + Marie DUHAUT de Notre Dame du Val

Le 29 avril 1808, Jacques Honoré LUCAS fs François et Marie LEGRIX de Fourneville, vf Catherine DESHAYE, avec Marie Anne MORIN fa + Jean et + Anne DEMEURE

Le 8 juin 1810, Jean RICHARD fs + Jean Baptiste et Marie PARQUET avec Rose BELLOIS fa Pierre et Anne Suzanne MARESCAL de Saint Martin le Vieil

Le 24 juillet 1811, Guillaume BLOT fs + Pierre et Magdeleine PESTEL avec Marie Louise Jeanne EURIEULT fa Jean Baptiste et + Marie Magdeleine THOREL d’Ableville

Le 7 février 1812, Jacques BOUTRY fs + Jacques et + Marie SAINT-GEORGES de Genneville, vf de Magdeleine LEVERIER, avec Marie Louise TREMOIS fa + Vincent et + Marie DELAHAYE de Carbec-Grestain, vve de Guillaume Robert SALQUAIN

Le 2 avril 1812, Jacques Victor HELLEY fs + Pierre et + Marie Madeleine BEATRIX de Quetteville avec Marie Magdeleine MAUGARD fa + Vincent et + Magdeleine SALQUAIN

Le 3 juin 1816, Guillaume Pierre Antoine HELLEY fs Guillaume et Charlotte Françoise HEBERT d’Ableville avec Marie Catherine TREMOIS fa + Jean et Marie Jeanne DUFOUR de Notre Dame du Val

Sources : registres paroissiaux et d’état civil de Saint Pierre du Chatel, commune rattachée à Notre Dame du Val pour former la commune de Saint Pierre du Val en 1835.
Marie-Claire Ressencourt

CHAPELLE...


Depuis 2004 l'association est chargée par la ville de Honfleur et la paroisse de Notre Dame de l'estuaire de la restauration de la chapelle de l'ancien hôpital. Ont été restaurés deux vitraux, la voûte du choeur des fidèles et la sacristie.
Parallèllement aux travaux, l'association organise des concerts et des expositions.
Un permis de construire concernant la restauration du choeur des Dames a été déposé le 11 février 2010.

ACTUALITES ...


Bonjour à tous!


Le numéro 53 de l'association est paru.

Au sommaire Francis Warrain, "la maison bleue", Le hand ball à Honfleur, Honfleur et la Belgique, "Louis Alexandre Trémois", à travers les registres.


Rappelons que la cotisation annuelle est de vingt euros.


Le prochain bulletin paraîtra courant avril 2010. Il sera en grande partie consacré à la généalogie.


Vous pouvez , par ailleurs , participer à ce blog en nous envoyant vos articles, des documents, des photos, ou tout simplement vos questions ou vos suggestions en écrivant à notre web master Didier jourdan



Pierre Jan,

Président